dimanche 8 avril 2007

GRACE KELLY - 01 LES TEXTES:

Deuxième publication du Daring darling stories. Merci à ceux qui m'ont envoyé leur texte, je me rends compte comme ça peut être délicat, voire très difficile, d'écrire sur un sujet imposé.
J'avoue qu'à la réception d'un nouvel email, j'ai irrémédiablement tendance à fretiller sur mon siège et à taper du pied. Avant de lire, je mets de la musique et si ça semble long, je prend un truc sucré et rose. J'ai peur de devenir obèse et je n'arrive pas savoir quel est mon degrés exact de déception vis-à-vis du dernier Blonde Redhead.
Prenez des biscuits secs sans sel au blé et à la figue (je ne m'y connais absolument pas) et bonne lecture.





1) "Splendeurs et misères (et/ou vie quotidienne) d'une princesse (classique ou moderne)."


01
NICOLAS ( http://herbesfolles.canalblog.com )

Sans titre

Être une princesse, c'est se réveiller de trop de silence et d'un soleil parisien. Mettre le disque de ParaOne et lire. Immortalité littéraire en avant goût de la journée : Proust, dont elle fréquente la descendance de temps à autre devant des canapés de saumon suédois, l'enchante à tous les coups et lui fait commencer au mieux la journée. Délicatesses actuelles échangées, avec Préciosité mais sans ridicule, avec Sofia Coppola au petit déjeuner, quelque part dans Paris, discussion personnelle pour commencer, les sorties de la semaine, au gré des rencontres et des désirs. Macaron framboise ou pistache, thé Ladurée, beaucoup de simplicité et de goût : être une princesse c'est surtout bien aborder ses journées…
Echanges brefs avec Corinne Roithfeld chez Dalloyau devant la salade nordique, à midi, idées, trouvaille, désir. Une rue à traverser, puis, balade dans les jardins du Luxembourg, une princesse n'est pas reconnue puisqu'on ne s'attend pas à la voir s'intéresser à George Perec sur un banc en tout début d'après-midi, s'interrogeant, révant , imaginant, ce qu'est l'existence des nombreux quidams qui passent, avec les mêmes iPod fluos que le sien, perdus, comme elle, dans ce qui est la bande son de leur vie…
Balade à pied dans Paris, écoutant de l'électro parisien, seule musique actuelle à arriver à représenter ce qu'est Paris, son ambiance, sa beauté froide, l'admiration que provoque la somme de tout, cette lumière grise mais puissante, violente…
En milieu d'aprés-midi une voiture vient la chercher direction CDG, la vie d'une princesse inclus nombre de destinations inconnues et extrêmement fréquentes.
Chez Paul elle se laissera tenter, gourmande, par la tarte à la coco avant d'embarquer… Devant les hommes d'affaire anglo-saxon, elle dégustera un Dom Pérignon lisant, pour la troisième fois de la journée, se penchant sur Nietzsche comme sur Colette, curiosité sans pareil, elle s'amuse de l'ignorance de ces gens sur sa condition, elle sait, elle, qu'à l'abris du doute, de la crainte de l'avenir, elle pourra passer sa vie à essayer de la comprendre…
N'est ce pas là que l'on peut différencier une princesse aujourd'hui, les personnes pouvant s'enorgueillir de ce titre sont celles qui répondent aux question qu'elles se posent, sur elles-mêmes et leur rapport au monde qui les entoure, sans se soucier de quoi que se soit, sans en conclure quoi que se soit, sans partager plus qu'il n'en faut, sans mépriser ou dédaigner plus qu'on ne leur demande, sans être exeptionelle, sans être banale, forcément…


02
ANONYME

Stella

J'étais en vacances au bord de la mer, d'ailleurs il a plu pendant deux semaines. La maison était près de la mer. Je recouvrais mes jambes de sable et j'attendais la pluie. J'étais presque seule. La mer l'hiver. J'étais seule en réalité. Je n'avais pas à parler, ni à vraiment m'habiller. J'étais presque nue. Je fumais des cigarettes, mon frère faisait pareil.

Un après-midi, nous avons voulu nous travestir, nous sommes allés au grenier avec un transistor rouge. Et on s'est couchés dans les froufrous puants et on nageait presque dedans. J'ai maquillé Tom devant l'immense miroir étamé en face de la porte et il m'a corsetée. Il s'est affalé sur le divan dépouillé et je lui ai tourné autour en grinçant sur le plancher. Et puis je me suis dirigée vers une pile de livres et de documents. Il m'a poussée en gueulant et je me suis écroulée. Alors j'ai vu un petit carnet rose à pois dorés. Le rose avait fané. STELLA. Y'avait écrit "STELLA" sur le carnet rose à pois dorés.


11 Mai 1997
Dans un an je suis mariée... Il faut que je maigrisse.


J'ai refermé le carnet. A table, j'ai enfin adressé la parole à ma grand-mère. Elle avait fait des tripes. Qui est STELLA, j'ai demandé. Elle a dit qu'elle ne savait pas. Qui est-elle, quelque chose est à elle chez toi, j'ai insisté. Elle a dit que STELLA était peut-être une vacancière. STELLA est une vacancière de 1997, elle est venue fumer des cigarettes, se plonger dans une eau sale et se déguiser dans le grenier de ma grand-mère.
J'ai mis de la musique et j'ai commencé à lire le carnet.


11 Mai 1997
Dans un an je suis mariée... Il faut que je maigrisse.
Mon père travaille dans une entreprise de roulettes de chaises de bureau. Il a de grosses responsabilités et il voyage beaucoup. Un jour, il est parti en Afrique et puis il s'est retrouvé sur une île. Minuscule comme un bouton pubescent fiché sur l'Océan Indien. Je ne trouve pas cette île sur la carte et je vais pourtant y passer le reste de mes jours. C'est une royauté, elle s'appelle avec beaucoup de voyelles, surtout des "O", trois ou quatre. Donc il y a 20 ans, mon père qui vend des roulettes et qui devait être ivre a passé un accord avec le chef de l'île. Je suis promise à son fils, dans un an je serais mariée avec lui. J'ai appris ça hier lorsque j'ouvrais mes cadeaux.
Cette histore est absolument ridicule, JE NE PEUX PAS être princesse.

14 Mai 1997
Comment être une princesse quand on pèse 98 kilos?
Je suis grosse, je suis énorme. Je ne suis pas vraiment complexée, je m'en balance en fait. Je porte ce que je veux et on se moque de moi. Les gens voudraient que je me cache, que je porte du noir, des vêtements amples. Mais comment cacher 98 kilos? J'aime le rose, j'aime les matières synthétiques. Comment être une princesse quand on pèse 98 kilos? Ca n'existe pas. Il va falloir que j'assiste à des cérémonies, que je caresse les cheveux des enfants, que je fasse des trucs humanitaires. Je pense que mes 98 kilos ne sont pas diplomatiques.

26 Mai 1997
Comment être une princesse quand on est une trainée?
La première fois que j'ai fait l'amour, j'avais 14 ans. Le type m'avait emmenée chez lui et il s'est mis tout nu. Il était maigre, imperbe, et son pénis était parcouru de grosses veines moches et terrifiantes. J'ai ri, j'ai beaucoup ri. Il m'a dit: déshabille toi aussi. Et je me suis déficelée, je me suis étalée sur son lit. J'ai attendu qu'il vienne sur moi. Il a mis du punk et il est venu sur moi. Après j'ai couché avec d'autres garçons. Plus j'ai grossis, plus j'ai couché avec des garçons. Ils glissaient leur corps malingre entre mes grosses cuisses et mettaient doucement leur tête entre mes seins. Parfois, ils s'endormaient comme ça.
En ce moment je vois quelqu'un. C'est un homme marié, il travaille dans la vente par correspondance, il a une petite fille. Il aime beaucoup la musique. Il me fait écouter plein de choses, des vieux trucs et il lit Télérama alors il aime la Folk. Nous ne sortons pas souvent, mais ça nous arrive. La dernière fois, j'étais avec lui dans un parc du centre ville et un garçon a crié: "Trainée!!". J'ai couché avec ce garçon avant et puis j'ai couché avec un ami à lui.
Comment être une princesse quand on est une trainée? Je ne veux pas qu'on crie "trainée" devant l'héritier de l'île du bout du monde.

12 Juillet 1997
Comment être une princesse quand on est bête?
Mon père dit que je suis grosse et simple. L'héritier ne m'a jamais vue, mon père a envoyé une photo bidon il y a 3 ans. Je vis petitement, il dit. Mais lui aussi, il vit comme ça, évidemment. Je ne sais pas. J'ai toujours eu de très bons bulletins. Maman dit: "Estelle, c'est une fille qui ne se pose pas de question". Oui, c'est vrai. Pourquoi devrais-je d'ailleurs? Les gens qui reflichissent sont tristes, chiants et pâles. Ils sont là, à refaire le monde en fumant des joints. J'aimerais qu'ils sachent qu'ils n'y pourront rien sauf si ils tuent des gens peut-être. Papa veut que je me cultive et que je maigrisse. Alors, j'ai acheté des livres. Si je suis cultivée, j'aurais l'air intelligente. Si j'apprends les bonnes manières, on verra moins mes 98 kilos.
Parce que... Comment être une princesse quand on est bête? Il faudrait que je puisse discuter, argumenter lors des repas. Et si je rencontre des diplomates? Et si je passe à la télé?

27 mai 1997
Mes affaires sont prêtes. Je quitte la mer et c'est tant mieux. Demain, nous prenons l'autoroute et après-demain, je commence mes régimes. Papa, ne veut pas me montrer le garçon que je vais épouser mais il me dit qu'il est beau. De toute façon, je le laisserai avoir autant de maitresses qu'il veut. J'ai repéré une écharpe bleue turquoise en véritable plumes d'autruche dans le grenier de la vieille. Faut absolument que je pique ça.

GRACE KELLY - 02 LES TEXTES:


2) "Welcome to violence: la journée de la violence (subie, infligée, observée par le personnage)."


1
EVA LEONARD

Sans titre

La loi du plus fort. On a toujours dit qu’il fallait être un tueur pour y arriver, alors depuis tout ce temps on aiguise son couteau, on sert ses poings et on y va un peu à l’aveuglette. On se prend un peu pour des guerriers en croyant qu’on livre un réel combat permanent. On trouve une sorte de jouissance à cela, un pouvoir à la vue de la souffrance de l’autre, un peu de sang et voila le nirvana.

La lutte commence très tôt, n’importe où, il suffit que le cœur batte et c’est déjà la guerre.
Pour tenter d’y remédier on a inventé la douceur. C’est une sorte de truc factice qu’il a bien fallu trouver pour qu’il y ait un contraire au mot violence, tout ça c’est qu’une question de dictionnaire équilibré finalement. Ils sont pas allés chercher bien loin, l’orthographe aurait du nous aider à flairer le coup. Douceur, moins un C plus un L et voila que débarque la douleur. On essaye de cacher la vérité. Le soleil sur la peau brûle, tape, cogne, je parle même pas de l’eau. Que de belles histoires. On adoucie les choses. La seule vraie ennemie, la sournoise, l’insupportable, la perverse, c’est la lucidité. Ouvre les yeux, et que la fête commence.


2
EMPIRE

Martha & Faustine

23H00 "Habille toi comme une pétasse", avait ordonné Faustine au téléphone. Etre habillée comme une pétasse, c'était simple. En avoir l'air, avec la gueule immaculée qu'elle se payait était plus difficile. Pas question de se la jouer Lolita de seconde zone. Martha opte pour un mini short en coton bleu indigo et la paire de bretelles élastiques qui va avec. Elle hésite entre un haut de maillot de bain en lycra - un bandeau avec un cerceau en métal au milieu - et une brassière classique. Elle choisit le bandeau. Tennis en toile jaune pâle Décatlon et veste en jean avec Ipod glissé dans la poche gauche du short. Hype, conne et Jalouse. Un bracelet en rufia, une chaine en toc et un sac doré de danseuse de revue parachèvent l'ensemble. Elle embrasse Nanny qui lui dit qu'elle ressemble à Cyndi Lauper et lui file 40 euros pour un taxi. Faustine l'attend devant le portail. Robe bustier mauve, banane verte et bottes de cuir blanches.
- Ma mère m'a filé 100 euros pour le taxi...
Martha rit.

La musique s'entend à trois patés de maison de celle de la connasse irlandaise. Martha et Faustine grelottent sur le troittoir en tentant de balancer les hanches recta. Les gens s'entassent dans le jardin rectangulaire et plein de mégots. Lorsqu'elles entrent dans la maison, elles se sentent légèrement asphysiées puis allument un joint. La musique est forte, les gens parlent, marchent, dansent, s'embrassent et se droguent fort.
La pouffiase arrive et saute au cou de Faustine.

- Heeey!
Bise à droite, bise à gauche. Blonde, odorante, une paire d'escarpins rouge vif.
- Ca va? Tu es super jolie ce soir.
Elle se tourne vers Martha.
- Salut, j'suis Kaori.
Elle tend ses joues dégoulinantes, Martha tend sa main dans un imperceptible mouvement de recul.
- Pardon?
Martha lui donne son blouson et sa pochette nacrée d'or.
- Je m'appelle Kaori, et toi c'est Martha, c'est ça? Faustine m'a parlé de toi.
Elle regarde Martha de long en large en s'attardant sur son torse presque nu. A l'annonce du prénom, cette dernière explose de rire.
- Pardon, pardon. Oui, euh, salut. Ton père est écossais alors?
- Ben non, il est breton.
Elle a l'air perplexe deux secondes puis sourit.
- Prenez un truc à boire les filles, c'est par là. Matthias n'est pas encore arrivé.
Elle fait la moue puis sourit. A l'annonce du prénom, Martha frémit.
- Qu'est ce que tu es mimi Martha!
Son sourire oblitère définitivement toute forme d'intelligence susceptible d'exister au coin de ses yeux noisette.
- Ah!
Martha et Faustine se fondent dans la masse remuante, l'oeil oblique pour vérifier que l'irlandaise au prénom qui refoule le monoï ne les suit pas. L'atmophère condensée par la fumée et les effluves capiteuses les fait tatonner, trébucher sur des verres vides, écraser les pieds. "Pardon, pardon". "Bouge!". Elles arrivent devant la table où sont disposés les bouteilles d'alcool et les jus de fruits qui vont avec. Martha attrape deux verres qu'elle rempli à moitié et agrippe citron vert et salière. Elle donne son verre à Faustine avec un petit quartier de citron prédécoupé et la regarde, elle l'attend. Un, deux, trois, elles descendent la téquila shot mal calibrée en moins de deux. Une seconde. Une troisième. Faustine sert la quatrième, puis leur attribue à chacune un verre plus académique. Du gin kas.
- Electro pop time! crie un garçon bouclé.
Le verre de gin finit de les vivifier, l'alcool les scotche à la piste de danse et les encolle aux gestes du reste des invités. Il bordélise les idées et les pas emmaillotés dans le petit espace qu'elles se sont accaparé. La danse détourne leur attention une bonne heure, puis, impatientes, elles se déconcentrent.

02H00 Au bas de l'escalier, Martha discute avec un mec de pacotille, un verre d'alcool et une cigarette à la main. Kaori l'agrippe brutalement.
- Ou est Faustine? Elle demande, en tombant presque.
Son sourire stupide a disparu. Finalement, aucune sorte d'intelligence ne transparait sur sa face rougie.
- Dans le jardin.
- Matthias est làaaa! Et il est seul. Tiens, regarde, c'est lui avec le polo noir.
Elle montre du doigt un garçon avec un polo Fred Perry noir et des cheveux mi-longs. Il est grand.
- Bon lâche moi, je vais chercher Faustine!
- Okay, okay. Tu as vu Clémence?
- Une grosse?
- Non! Laisse tomber...
Elle s'éloigne.
- New wave tiiiime!!! Crie le garçon bouclé.
Faustine est allongée sur l'herbe, les jambes repliées, la robe indécente, les yeux à l'affût de la moindre lumière qui pourrait s'apparenter à une étoile filante. Martha hésite avant de la déranger. Elle est si paisible avec sa tête qui balance un peu, gauche, droite, puis yeux de nouveau rivés au ciel. Elle se couche à côté d'elle et attend que celle ci la remarque. Elle compte: 1, 2, 3, ..., 12.
- Oh t'es là? Ma tête tourne, tourne lentement.
- Ca va?
- Oui. Et si les gens et la musique disparaissaient, là, tout d'un coup? Et ben, on serait que toi et moi à penser à tout et à rien.
- Oui, oui, euh, en effet.
- Cigarette? Martha prend la cigarette que lui tend Faustine. Elle pense à Matthias, elles doivent y aller. Elles fument. Elle ne sait plus. Elle pourrait ne rien dire, elles resteraient là, dans le jardin. Il n'est pas vraiment necessaire qu'elle ajoute quoique soit, elle dit tout de même:
- Matthias est là.

- Qui c'est?
Faustine se recoiffe.
- Le fils de pute.
- Oh. Il est comment? Et Lou, elle est où?
- Grand. J'sais pas où elle est Lou, Kiki va l'appeler il me semble.
- Ah oui, c'est vrai. - On y va?
- Ouais! T'es sûre que tu veux le faire?
- Oui, Réponds Martha.

03H00 La chambre d'amis se trouve au fond du couloir. Il a suffit que Faustine et Martha, lui parlent rapidement, l'allument un peu, l'écoutent beaucoup, jouent langoureusement les lesbiennes et le garçon facile les a suivies. Matthias, bâfreur et confiant, les regarde onduler sur la moquette beige en se tenant la main. Son regard est désagréable, il se sent même de dos, ce mec est désagréable tout court et tout en longueur. Il entre dans la chambre, embrasse Faustine puis touche le ventre de Martha en tirant sur ses bretelles. Il évalue ensuite rapidement les lieux avec un sourire béat. Lorsque les deux filles se mettent à l'attacher, il se laisse faire. Il se retrouve allongé, poings et pieds liés. Il est content, il attend. Faustine saute sur le lit et remue frénétiquement la tête, ses cheveux longs, bouclés, violents, volent. Le garçon rebondit à chaque saut. Elle chantonne décalée sur la mélodie du bas où les gens s'amusent et ignorent quels connards méprisables se trouvent parmi eux. Lui, il attend et commence à s'impatienter.
- Allez!
Martha sort de sa poche un petit sachet en plastique d'où elle extrait une poudre blanche et cristalline.
- Lou tape?
Martha demande ça à Faustine qui répond un: "Oui.i.i.i" ondulé pendant qu'elle se dirige vers le bureau. Elle couche alors l'ensemble du contenu qui forme un tas sur la map monde en plastique. Elle ne sait pas comment elle doit faire, c'est la première fois, elle a toujours trouvé ça trop nappy. Ringard.
- Lou? Elle vient? C'est quoi ce bordel?!
- Oui elle vient, on va bien s'amu.u.u.ser, j't'ai dit.
- Détache moi! Tout de suite.
Faustine continue de sauter, Matthias frétille. Martha le regarde, crispé, en train de se dire qu'il y a quelque chose d'anormal. Il était temps qu'il se rende compte que la situation était louche. Il était strictement impossible que deux filles comme elles s'interressent à un garçon comme lui. Qu'est ce qu'il avait pû être présomptueux, là, lubrique, à croire qu'elles allaient se mettre à quatre pattes pour lui. Elle lui dit de se taire.
- Tais-toi un peu, s'il te plaît.
A l'aide de sa Carte Vitale, elle procède calmement à la division de la poudre en lignes grossières mais parfaitement égales. A peine cinq. Elle recommence pour parvenir difficilement à sept lignes fines, puis ouvre le second petit paquet.
- C'est bon, Faustine.
- 'Kay.
Elle bande les yeux du garçon et la rejoint au coin de la pièce, Martha lui file une paille phosphorescente et Faustine sniffe. Une, deux lignes pour commencer. Martha la suit et s'en balance trois. Alors Faustine marque un temps d'arrêt pour voir si quelque chose se passe. Il ne se passe rien. Elle titube, elle est bourrée, si il se passait quelque chose, elle ne saurait pas le reconnaître.
Elle remonte sur le lit et assème joyeusement le premier coup à Matthias. Il hurle. Martha se cale contre la tapisserie jaune, s'enfonce, s'emmure, se courbe, se ratatine. Elle allume son Ipod et augmente le son, très fort. Un coup dans le ventre, trois autres dans les côtes. Debout, desaxée, Faustine fait comme si elle voulait enfoncer les talons de ces belles bottes dans les tripes du type. Elle semble véritablement en colère, c'est rare. Elle perd l'équilibre et tombe du lit lorsque quelqu'un frappe à la porte. Martha retire l'écouteur droit.
- C'est Lou.
Faustine dévérouille la porte.
- Salut les pétasses!
Lou entre en zigzaguant, une bouteille de Vodka colorée de jus d'ananas à la main. Elle embrasse ses deux amies. Elle ne voient pas tout de suite Matthias, ou plutôt, en entrant, elle a oublié ce qu'elle avait bien pu venir faire dans cette chambre, loin de la fête qui bat son plein. Taper un peu coke? Ah oui, elle se rappelle. A la question: "Qu'est ce que Lou est en train de faire?", on pouvait répondre sans risquer de se tromper: "Lou? Elle est juste en train de s'autodétruire, là.". Parce que, à chaque heure de la journée, soit elle se droguait, soit elle s'auto-mutilait, soit elle se tapait une crise d'anorexie ou de boulimie, soit elle se faisait avorter, soit elle traînait avec des types louches. Matthias est allongé et geint. Elle se demande si c'est bien lui, ce mec effrayé et désormais à sa merci qui l'a frappée la derniere fois, si c'est ce type sans défense qui l'a terrorisée.
- Salut connard.
Le connard en question crache un truc que Martha n'entend pas, Faustine commence à le chatouiller. Lou la stoppe.
- Attend!
Elle se penche sur Matthias, lui souffle quelque chose à l'oreille que personne ne saisit complètement. Elle boit. Un "sale pute" fuse. Elle se retire. Faustine continue. Martha, remet l'écouteur et mentonne vers le bureau en dessinant un quatre avec ses doigts.
- Parfait, dit Lou.
Martha n'entend plus rien.
Lorsque Faustine s'arrête et s'ejecte du lit, Martha tape sa dernière ligne et finit la bouteille de Lou. Elle perd la tête, perd l'équilibre et va s'échouer en califourchon sur Matthias. Elle fait mine de souffrir tellement elle aime Barbara Mason. Elle a peur. Elle éteint le baladeur. Il tremble, il a mal, son tronc continue de se débattre, ses pieds et ses poignets continuent d'être maintenus. Malgré tout, elle décide de retirer le foulard qui lui bande les yeux et le regarde. Il faut qu'il la voit, il faut qu'elle le voit. Des goutes salées perlent sur le visage blafard et déformé du garçon. Elle passe ses mains sous son tee-shirt et retire ses yeux du visage sudorant pour poser son oreille sur son torse. Boum, boum, boum, boum. Il suffoque, il halète, il respire comme un animal, il dégouline. Le constat est dressé, la décision prise. Entre ses doigts, il n'est plus personne, un amas de douleur puant seulement. Martha le gifle doucement. Le visage s'anime davantage pour se réduire à un regard éffaré et implorant. Elle le gifle plus fort, elle le gifle deux fois encore. Lou rigole, la pièce se brise et vole en éclat, la cacophonie du bas s'intensifie, l'engourdit. Le visage disparait, il se décompose, il fond. Ses paumes s'acétifient, ses gifles deviennent des coups de poing. Elle cogne, elle cogne, elle batèle, elle veut voir le sang couler, elle s'attèle, elle givre les lèvres, les fissure, effiloche la peau violette. Violet le visage, violet le tableau d'en face, violet la robe de Faustine, violet l'alcool, la drogue, la musique, la baise, les jardins où s'étend Faustine. Tout se viole et ses articulations la font souffrir. Elle devient violet elle aussi. Elle frappe encore. Lou vient l'arreter, Lou est violette. Elle reste là, bien installée sur Matthias, les mains étalées sur son ventre violacé. Puis ses yeux se recolorisent, Lou et sa robe rouge, son maquillage trop prononcé. Elle cherche Faustine, souriante, belle, rassurante, diaprée. Elle s'écroule sur la moquette, son amie lui glisse une cigarette au coin de la bouche et la lui allume. Elle lui carresse les cheveux, lui essuie le front, baise ses poings. Puis Martha s'abandonne, étalée en étoile de mer, toute gluante sur le sol cotonneux.
- Il s'est évanoui mais c'est bon, il respire. Martha, putain, t'es malade!
Martha se nicotine.
- C'est bon, il va pas en mourir non plus hein.
- Martha fait les choses bien, dit Faustine.
Lou ouvre la fenêtre et vomit. Puis toutes deux, chancelantes mais apaisées s'assoient en tailleur autour de Martha. La Martha aboulique et insensible, la fille qui fait les choses bien. Assouvie, paisible, plastifiée d'une couche d'assurance et d'un sourire satisfait. Elles explosent de rire. Le garçon se met à ronronner, à baver sur les draps, Kiki tape à la porte en hurlant.

06H00
Les quatres jambes flageolent dans une pointe de jour morne. Faustine fait clac clac, Martha se traine en tenant ses poings bandés. Elles ne parlent pas, dégrisées, décoiffées, elles se contentent d'avancer droites dans leurs pompes. L'air est frais et les voitures, rares et rapides.
Il se met à pleuvoir. Crachin ou averse, les giboulées de mars font mal aux reins. Martha ralenti mais Faustine accélère, elle lui prend la main, elle ne veut pas bousiller ses bottes. Martha suit puis double la cadence. Elles courent, courent pour aller plus vite que les voitures. Elles ferment les yeux, les rouvrent pour ne pas butter contre les troittoirs, se faire écraser en traversant. Pour se repérer aussi. Martha serre plus fort Faustine avec sa main douloureuse dont le bandage s'est fait la malle. Il pleut plus fort, elles courent plus vite, filent à toute allure. Le bar PMU où elle font parfois halte, Jeanne D'Arc, le Crédit Lyonnais, les arrêts de bus, les feux verts, rouges, défilent comme des diapositives. Le coeur bat vite, le corps remue, les jambes amortissent. Les mains de délaissent et se relacent. La pluie se mêle à la sueur, aux larmes de Faustine, aux liquides toxiques qui exsudent entres tous les membres. Elle les lave et les purifie, colle leurs cheveux aux joues.
Sens la pluie comme un été anglais, entends les notes d'une chanson lointaine sortant de derrière un poster espérant que la vie n'est plus aussi longue, oooooh we Fade To Grey.
Faustine respire difficilement, trop de cigarettes et d'activité physique. Mais elle aussi elle coure, elle tient bon. Et Martha chante et se demande ce qu'elle a, là, sous la pluie. Qu'est ce que c'est que cette mélancolie au retour approximarif? Cette souffrance d'en dessous qui la suit perpétuellement se mêlant parfaitement à sa béatitude indissoluble et tyrannique? Elle court avec elle, elle s'intensifie, frappe dans la cage thoracique de Martha.

Parfois j'assiste dans moi même à des pics de joie intense et, avec la même fréquence et la même force, à des pics de tristesse profonde. Parfois tout dans la même journée et là s'en est trop pour moi. Je ne me comprends plus. Je passe de l'hystérie joyeuse à la tristesse auto-destructive, pas même le temps d'une phrase, d'un morceau de musique. Je suis la femme hystérique de Freud. Je suis l'hystérie collective du canular de Welles dans un seul corps.

Plus rien de visuel n'est percevable, un léger voile brumeux simplement. Et les sons sont en désordre, enfermés dans les gouttes d'eau qui font splash, splash, splash. Martha et Faustine ne font plus attention aux feux depuis longtemps, elle se prennent les poteaux, les gouttières. Bam! Martha tombe et se relève aussitôt tirée par Faustine. Puis elle tombent toutes les deux et se redressent sans se défroisser. Devenir gris. Elles arrivent devant chez Faustine mais ne s'arrêtent pas. Elles tournent. Martha entraine Faustine, la tire, la pousse, est doublée, tirée, entrainée. Elles passent devant une ribambelle de putes qui baillent, Faustine fait "Oh!". Elle cesse de pleurer, elles cessent de penser, de chanter, elles filent, de plus en plus vite, de plus en plus discordantes mais toujours tout droit. Elle sont exténuées, essouflées, elles grésillent, elles rient en hoquet. Elles connaissent l'avenue par coeur et ferme les yeux. Elles passent au centre du monument aux morts, elles voient gris clair puis aperçoivent du vert. Elles se détachent pour se glisser dans le Jardin des Plantes.

Enfin, Martha et Faustine dégringolent et s'écroulent dans l'herbe mouillée. La robe se dilue dans la mousse, la veste en jean verdit tant sa propriétaire se frotte pour tousser très fort. Faustine sort la ventoline de sa banane et s'en envoit quatre bouffées. Elle tend le tube à Martha qui n'en finit plus de rocailler. Elle se tourne ensuite sur le flanc près de Faustine. Celle ci continue de respirer mal, de faire un bruit pénible. Est ce que les vers vont les recouvrir? Elle pense à ça parce qu'elle a peur de l'herbe mouillée pour les vers et de l'herbe très haute pour les serpents.


3
F

Sans titre

boyaux étalés
d'yeux déchiqu'tés
je m'enivre au supplice
des idées, ces cruelles
se disputent ma folie
l'imagination en sus, pend mon être
aux matières du dégoût
& des râles désespérés expient en vain
l'horreur d'un mieux douteux
les terreurs & actes immondes
où l'inceste torture des êtres chères
renie les bontés élémentaires
et la plus infime estime de soi


4
DIMNAÏNA

Novembre

Je suis rentré chez moi déjeuner. En sortant du métro j'ai croisé un type que ses deux potes tiraient par le bras. Le type avait le regard vide. D'ailleurs ses mouvements étaient vides aussi. J'ai pas compris. Les deux messieurs de T. (la compagnie du métro lillois) habillés tout en orange dans leur grosse parka financée par l'UE, n'ont pas compris non plus ; mais ils ont souri. Cinq mètres plus loin dans le couloir qui lie la station de métro à la gare grandes lignes, y avait tout un attroupement. Une femme parterre. Un mouchoir sur l'oeil. Elle s'est relevée, aidée par les autres. Y avait plein de sang par terre. Un mec derrière moi maintenant, a gueulé "Tu vas porter plainte hein ?". Les gens ont dit des phrases. J'ai compris qu'ils étaient indignés. J'ai regardé au loin les trois types qui s'en allaient machinalement, au premier sens du terme. Les deux bonshommes en orange avaient arrêté de sourire. J'ai continué à marcher. Le type au regard vide venait de balancer un coup de poing dans l’œil de la femme ; si fort qu'elle était tombée parterre ; si fort qu'il y avait plein de sang parterre. En attendant dans la queue pour prendre mon billet pour Paris Nord pour la semaine prochaine, deux filles indigènes parlaient, avec l'accent. L'une a dit "non mais mdr quoi". Je ne l'avais jamais entendu en vrai. Elle a dit à sa copine aux cheveux violets que la meuf n'avait rien fait, n'avait même pas insulté le type. Elle parlait de la scène à laquelle je venais aussi d'assister. J'ai tendu l'oreille un maximum, mais j'ai pas compris pourquoi la femme s'était fait mettre à terre. Je suis rentré chez moi. En sortant de la gare un mec d'une trentaine d'année, habillé comme un pauvre, comme un clochard, m'a interpellé.

- Eh mec.

- Ouais ? Désolé j'ai vraiment pas l'temps.

- Non mais vas-y arrête-toi, n'ai pas peur putain !

- J'ai vraiment, vraiment pas le temps je te dis.

- Je fais le chemin avec toi.

- Qu'est-ce tu veux ?

- Bon... Je te demande pas un ticket resto..

- Ouais..

- Non mais laisse-moi parler putain ! Je te demande pas un ticket resto, je te demande pas un sandwich... Mais t'as pas un peu de monnaie ?

- Tiens.

- T'as pas un peu plus ? Paie-moi un kebab ! S'te plaît !

- Non non, j'ai pas de thunes moi non plus toute manière.

- Allez merci quand même, bonne journée.

Racket passif. Comme des potes À moi au lycée une fois. Bref. Je déjeune. Je regarde Dominique Voynet à la télé. Je me dis qu'elle a quelque chose de sexuel. Je me dis que putain j'ai un problème. Je prends mes sept bouquins sur l'Histoire économique allemande, je les fourre dans mon Eastpack rose plein de peintures, je m'efforce de mettre ce truc sur mon dos. Portable éteint, planqué dans ma trousse des Lakers, planquée dans mon sac. Ipod planqué dans ma trousse des Lakers, planquée dans mon sac. Je ressors. Je retourne à la gare, je repasse dans le couloir, les traces de sang sont toujours là. À la sortie du couloir - qui débouche dans la station de métro, cinq flics contrôlent deux petites racailles.


Devant tout le monde. Je sais pas si on a le droit de regarder ou pas. Je ne regarde pas. Je cherche du regard je sais pas, le type au regard vide de tout à l'heure, arrêté par des flics, mais non. J'arrive devant le métro, il part juste. À côté de moi, une mamie avec un enfant. Soudain un type arrive de derrière, bouscule la mamie, se colle quasiment contre la porte vitre. Je regarde les autres autour de moi. Ils sont aussi choqués. Ou bien ils ne le sont pas. Je ne sais pas. Je cherche quelque chose dans leur regard, mais je ne trouve pas. Soudain (pour la deuxième fois oui), le type, entre-temps rejoint par sa compagne, donne un grand coup de tête contre la vitre. En poussant un cri sourd, silencieux. Je regarde encore les autres, mais je ne vois rien dans leur regard. Le métro arrive, je vais à une autre porte pour rentrer.

J'arrive à destination. Je vais à mon école. Arrivé au croisement de la rue de Trévise, je me souviens. Hier, j'ai sursauté en voyant sur le trottoir quelque chose d'horrible, à l'endroit où j'arrive bientôt. Un chat, mort. Mort, mais tout raide. Un chat raide mort, comme dans les dessins animés, complètement figé, et tombé sur le côté, les pattes parallèles au sol. Un chat sans plus aucun poil, juste la peau. Gris, marron, sale, maigre. Je passe le coin de la rue, et je fais BIEN attention à ne pas regarder sur le trottoir de gauche, où j'ai eu cette vision d'horreur. Je cale bien mes yeux sur le trottoir de droite, où je marche. Là, c'est étrange, plusieurs choses en peu de temps : j'aperçois le chat sur mon trottoir, et je me rends compte que cette fois il n'a plus de volume, il est plat, écrasé, il est plus proche de moi encore, puis j'ai peur, je suis dégoûté, puis j'en ris intérieurement, parce que je me suis bien fait avoir, puis j'essaie de regarder déjà derrière moi, dans le reflet de la vitre, le chat mort et écrasé et vidé. Je ne l'aperçois pas. Tout ça en une seconde.

À la bibliothèque, je retrouve un ami. Je m'installe, sors mes livres, travaille un peu. Je vais un peu sur un ordi. La meuf en face de moi, sur un autre ordi, me regarde. Au bout de quelques minutes elle s'étire, lève les bras, si haut, qu'ils sont en arrière. Je regarde ses seins. Elle porte un pull rouge, et je vois ses tétons qui ressortent. Je retourne travailler. Avec mon pote on mate un peu les quelques filles potables qui sont restées un vendredi soir à la bibli de l'école : il y en a peu, très peu. K., une meuf qui vient de Pologne, a un visage de neige, on tombe d'accord pour dire qu'on oserait même pas la baiser, tellement elle inspire la pureté. Elle n'est même pas sexuée, juste, parfaite. Une petite passe, avec des lunettes roses et un regard de gamine, on mate son cul dans son pantalon noir, à notre surprise, elle est bandante. Mon pote me montre une meuf à côté du rayon Sociologie, il me dit qu'elle est folle de travail, qu'elle bosse tout le temps, mais qu'il a la certitude que c'est une grosse cochonne. Je ne sais pas quoi répondre, je crois que je suis d'accord avec lui. Je me dis que je n'ai pas touché une fille depuis deux mois. Trois heures plus tard, on écrit au marqueur sur des feuilles de couleur des extraits de livres d'un auteur mort y a quelques semaines. On va les afficher dans l'école. On sort, on se dit à demain. Je repars, je repense au chat mort. Au chat qui donne l'impression tellement il est mort, qu'il n'a jamais été vivant. Deux paires de filles devant moi vont aussi vers le métro. Je change direct de trottoir, je ne VEUX plus tomber encore nez à ventre asséché avec ce maudit félin. Je vois la première paire de fille restée sur le mauvais trottoir, arriver devant le chat, l'une des deux crie, bondit en arrière. Puis passe et contourne en courant. La seconde paire de fille court me rejoindre sur le trottoir de droite.


La nuit tombe je crois à ce moment-là. Au métro, une bande de racailles attend aussi. Le métro arrive, je m’écarte, pour monter ailleurs. La bande se sépare, limite un par porte quoi. Je suis fatigué de tout ça. Je me regarde dans la vitre du métro. Aujourd’hui, j’ai mis entre parenthèses une amitié qui m’importait et c’est difficile, aujourd’hui, j’ai appris que je ne pourrai pas aller avec ma meilleure amie dans son île pendant les vacances et c’est très difficile, aujourd’hui, je me suis rendu compte que je n’avais pas été bourré depuis six jours et c’est insoutenable. Je sors de la gare, un type sale avec un bonnet s’approche de moi, avant qu’il ne parle je lui dis n’avoir pas de monnaie et être désolé, il ne me regarde même plus et est parti le visage infiniment sombre vers un autre passant. Je suis rentré chez moi. J’ai mis le chauffage, j’ai regardé Bayrou président ? sur ma table de salon. Puis je me suis tourné vers ma fenêtre. J’ai cherché la lune dehors, je ne l’ai pas trouvée. Alors je l’ai inventée, et j’ai regardé la lune imaginaire, avec insistance, pendant quelques minutes. J’ai voulu qu’elle me sauvât. Je l’ai voulu très fort. Et puis non. Alors j’ai allumé la télé, allumé toutes les lumières de mon appartement, mis la radio, branché mon ipod, et mon ordi. Et tout n’avait plus qu’à recommencer.


5
J.B

Sans titre

Note introductive au texte:

"A lire à haute voix, un peu dans le style de Christian Prigent".

9minutes prises au hasard sur les 160minutes d'une conférence de Christian Prigent.
Ces 9 minutes ont été découpé en 20 parties égales, d'environ 27 secondes.
Dans ces 27 secondes trois mots/phrases sont prises à partir desquels le texte est écrit tout en gardant obligatoirement quelques termes redondants de Prigent.

[ 53,91 – 80,86


Froid quand même, un peu froid, voilà, tu te retrouves dans le néant; tout autour de toi flotte une odeur de souffre, tes yeux piquent mais tu ne peux fermer tellement ce que tu vois est beau; le vrai monde, celui où les humains ne peuvent acceder. Mais tu es encore trop faible, tu n'es que sentiment; pour passer les grilles il faudra se débarasser de mémoire, il faudra faire appel à la haine qui se cache derrière ton dos, il faudra supporter ce souffle dans ta nuque. Pour acceder à ce pouvoir, tu baiseras ceux qui t'entourent, tu baiseras ce qui t'entoure, ton vit sera ensanglanté, tu lécheras son sang corrompu; tu n'auras jamais été aussi proche du céleste. Les portes te seront bientôt ouvertes pour que te puisse savoir l'oubli, pour que tu puisses voir aveuglément.

N'aies pas peur.

Tu es la terreur. ]


6
IRIS

Sans titre

J’ai passe la nuit sous un pont avec ce mec à San Francisco ; il a pas de maison où habiter alors il dort sous une route qui est sur un pont. Le pont tient sur des sortes d’énormes piliers. Il a calé une poutre contre le pilier, et il a tendu une bache sur la poutre. La nuit, la poutre tombe tout le temps sur lui, et le reveille douloureusement. Il la remet en place, et il se rendort. Cette nuit-là, il était malade, peut-être une overdose, ou une crise de manque, ou je sais pas quelle maladie. Je lui pose pas de questions, il a le droit de pas vouloir me dire. J’espère que c’est pas contagieux, c’est tout. J'espère que c'est pas l'hépatite C. Rebecca m'a dit que l'hépatite C est fréquente chez les clodos. Il était vachement malade, il grelottait et il avait mal au ventre et je suis restée à m’occuper de lui toute la nuit. Il a des couvertures que son pote lui a prêtées ; son pote, c’est un mec qui vient des Philippines, qui s’est construit une meilleure cabane, juste a côté de lui, sous le pont. Son pote Filipino prend du speed, je le sais parce qu'une nuit je suis restée discuter avec lui dans sa cabane, il inhalait du speed. Mais lui, je sais pas. Il me dit pas. Je l’ai jamais vu en prendre, en tout cas. Il a 22 ans. Ca fait longtemps qu'il vit dans la rue, peut-être 5 ans ou 7 ans. Il est né en Alaska. Je savais même pas que l’Alaska était habité. Je croyais que les Etats-Unis avaient acheté l’Alaska pour le pétrole et les mines ou des trucs comme ca. Je croyais que c’était carrément arctique. Il traîne toujours entre son camp sous le pont, la station de Muni où il fait la manche, et le Del Taco où les serveuses lui filent de l’eau, le laissent aller aux toilettes se laver, et lui donnent du carton et un marqueur pour faire son petit carton pour faire la manche. Son camp est près de la station des bus Greyhound, là ou tous les drogues et les clochards de San Francisco sont. L’autre jour, on est passés devant, et j’ai vu une nana qui avait des cicatrices vraiment bizarres sur son ventre."


07
UGLY VIXEN

Sans titre

Je me réveille, difficilement, j'ai mal à la tête et je ne sens plus mon corps. Je regarde autour de moi, je ne distingue rien, puis j'ai l'idée très conne de me regarder. Oh mon Dieu, oh mon Dieu, c'est pas vrai, c'est pas possible, oui c'est ça je suis dans un mauvais rêve, ceci est un putain de cauchemar. Je ferme les yeux, les réouvre et rien n'a changé, je pleure et j'hurle mes les sons se perdent dans l'espace et rien ne se passe. Je vomis de nouveau et mes cheveux sont recouverts de gerbes. Ceci est forcemment une erreur et comme une gosse je me dis qu'en réessayant de fermer les yeux tout rentrera dans l'ordre. Mais je suis toujours dans le même état, sans bras, ni jambe, juste un putain de tronc. J'entends des pas. Un homme souriant s'approche de moi et me parle.

"Enfin, vous êtes réveillée mademoiselle, j'ai bien cru que cela n'arriverai jamais, puis vos cris m'ont réconforté."

Je veux parler mais aucun mot ne daigne sortir de ma bouche alors j'hurle encore et l'homme souriant s'ennerve.

"Cessez d'hurler ainsi sinon je vous arrache la langue avec une tenaille" , il sourit de nouveau, " ce qui devrait régaler mon chat Igor.

Bon maintenant que vous êtes calmée nous pouvons passés aux choses sérieuses. Commençons par regarder un peit film très instructif que je viens de réaliser. Pour être sûr que n'insultiez pas mon oeuvre en refusant de le regarder, je suis en train de vous installer un dispositif qui vous enverra un forte décharge électrique à chaque fois que vos paupières resteront closes plus d'une seconde. Vous êtes prête? Peu importe, començons"


"Lundi douze mars deux mille sept, il est exactement midi et vingt cinq minutes, un nouveau sujet s'est présenté à nous. Je vais minutes après minute vous faire vivre mon travail. Nous avons là un sujet femelle de type méditérannéen âgé d'une vingtaine d'années. Je vais maintenant procéder à son démembrement. Le but, dans un premier temps n'étant pas de la faire souffrir, mon travail se fera sous anèsthésie générale. J'ai décidé d'utiliser ma scie circulaire, elle a déjà fait ses preuves, il ne devrait pas y avoir d'incident, un sourire inquiétant s'affiche sur son visage, enfin, en principe."

La lame s'enfonce dans la chair à hauteur des cuisses et le sang gîcle. Pour éviter l'hémoragie et donc la mort du sujet, il aspire le sang et cotérise immédiatement. La jambe gauche finit dans un bain d'acide prévu à cet effet et la droite lui emboîte le pas. C'en est finit des jambes.

"Ah, dit faussement surpris, il y a un problème. Mais je l'ai peut-être fait exprès pour pimenter l'opération, il ricane bêtement, je vais pouvoir utiliser ma scie qui fonctionne à l'huile de coude", il tente vainement d'étouffer son rire.

Le travail est moins précis, plutôt dégueulasse même, mais il prend son pied. Ses yeux brillent d'une lueur naturellement malsaine et terrifiante. Il jette le bras gauche dans l'acide et recoupe le droit au niveau du poignet. L'image s'obscurcit tout à coup, mais on entend toujours, comme deux corps très humides qui se collent et se décollent très très rapidement, un râle et l'homme parle enfin :" J'te baiserai quand j't'aurais finie et que tu seras parfaite. Pour l'heure t'es certes pas baisable mais t'es quand même sacrément bandante... merde, j'ai oublié de couper le micro, tant pis". L'écran s'éclaire et il se rapproche d'elle.

" J'espère que ce film vous a autant terrifiée qu'il m'a excité. Humm cette odeur de poulet rôti est absolument divine, j'en déduis que vous avez essayé de fermer les yeux, quelle bécasse!

Bon passons à la suite, vous allez adorer."


Quatorze heures, le sujet est toujours en vie, il s'en sort même plutôt bien. Après l'avoir démembré je vais à présent procéder à l'extraction de ses dents." Pour être sûr q'elle ne puisse fermer la bouche il lui introduit un objet métallique qui lui maintient la bouche grande ouverte. Tout est donc prêt, il peut enfin commencer. Clac, une dent; clac, deux dents; clac, dix dents; clac, vingt dents; clac, vingt huit dents...

" Ah mince, il lui manque ses dents de sagesse, bon c'est pas grave, juste un peu de travail en moins, il lui tapotte le haut de la tête en souriant, vous avez de la chance, ce sont les plus douloureuses!"

Il nettoie soigneusement la pince, la range, aspire le sang et introuduit un gros côton imbibé de jus de citron dans la bouche de la fille. Elle ne cesse de pleurer mais il s'en moque, l'habitude certainement.

" Je sais c'est douloureux mais c'est juste pour permettre une meilleure cicatrisation. J'aurais besoin de votre bouche dès que possible." Sur ce il lui fait un clin d'oeil sans équivoque sur ce qui l'attend.


" Alors, récapitulons, je me suis occupée de vos jambes, de vos bras, de votre jolie petite main bien douce et bien docile ( second clin d'oeil sans équivoque ), il me reste vos seins et vos intestins." Elle le regarde de nouveau complètement horrifiée.

" Je rigole voyons, je l'ai fait ce matin déjà et entre nous il y a beaucoup trop de sang dans les viscères. Et puis je ne suis pas très friand de chair humaine, j'ai été obligé de jeter les restes dans la ruelle. Regardez plutôt le résultat."

Elle tourne la tête et ce qui lui apparaît est insoutenable. Le corps, pareillement amputé, d'une fille de son âge baignant dans son sang. Ouverte du pubis jusqu' à la gorge, les yeux avaient quitté leur orbite, la machoire inférieure pendait et il ne lui restait plus ni dent, ni langue. Elle hurle de nouveau et il la gifle.

" C'est la seconde fois que je vous préviens, si vous recommencez je vous fait subir le même sort, il lui attrape le visage et la force à revoir le carnage, et c'est la dernière fois que je vous mets en garde. J'espère m'être bien fait comprendre."

Elle s'arrête seulement de geindre mais continue à pleurer, à pleurer, à pleurer comme une vraie fontaine de pisse d'un quelconque connard alcoolique de merde ayant trop bu, c'est ainsi qu'il l'a appelée.

"Donc j'en étais à vos seins, je dois admettre qu'ils sont très beaux, permettez moi de les lécher avant d'y apporter ma petite touche personelle." Elle ferme les yeux, sans arrêter de pleurer et tourne la tête. Il lèche encore, en suce les pointes mais recommence à bander de nouveau et s'arrête.

"Non, non, non. Tout à l'heure quand ce sera fini je ferais les choses bien, pour le moment cessons de perdre du temps." Il attrape un crochet et l'enfonce dans le premier téton, le retire et y introduit un anneau puis fait de même pour le second.

"Voilà, enfin prête. Comme vous êtes belle à présent, je peux maintenant m'offrir à vous. Ainsi vous me méritez totalement, nous allons pouvoir nous mélanger et de notre union je l'espère naîtra la perfection."

Tout en disant cela il tire doucement sur chaque boucle et approche son visage du sien pour l'embrasser mais elle refuse d'ouvrir la bouche alors il tire plus fort sur ses tétons. Naturellement elle s'ouvre en grand et il glisse sa langue à l'intérieur, assez proffondément pour l'étouffer presque. Ses larmes viennent se coller sur le visage dde son tortionnaire et ça, ça le rend dingue.

"Quoi? Tu pleures encore! J'ai travaillé dur pour obtenir ce résultat et te rendre plus belle que tu ne l'aurais jamais été et toi tu chiales comme une merde. Espèce de pute, sale ingrate..." Une gifle pour chaque insulte prononcée, au bout de la dixième il se calme enfin et recule.

"Oui je comprends, tu as besoin de temps pour te faire à ton nouveau corps, mais ma patience a des limites et tu es en train de les dépasser, alors laisse moi poursuivre. J'ai pas que ça à faire."

Il l'embrasse de nouveau, elle se laisse faire, pensant certainement qu'il ne sert plus à rien de lutter. Elle ne sent plus la douleur de toutes façons, juste cette langue dans se bouche ravagée. Elle pleure encore, tout doucement, plus pour tout ce massacre mais parce que ça lui fait du bien, c'est tellement doux. Elle doit admettre qu'il embrasse bien, qu'elle aime ça et ça la répugne. Pourtant elle cesse d'user ses conduits lacrimaux, quite à crever autant prendre son pied. Elle décide donc de ne plus être une victime. A présent elle ne se laisse plus embrasser, elle embrasse aussi. ça le rend heureux, ça l'excite davantage et il se dit que c'est enfin le moment d'aller plus loin. Il ôte ses vêtements, oh en réalité c'est plutôt rapide puisqu'il ne porte qu'une blouse blanche maculée de sang. Une fois nu il prend une paire de ciseaux et lui sectionne délicatement les ficelles du string.


Lui aussi a déjà regardé des films pornos et lui aussi il sait comment faire crier une femme de plaisir. Seulement jusqu' ici ses partenaires n'ont été que des chèvres et des mortes alors il ne sait pas vraiment s'il est au point. Tant pis il fonce. Il monte sur la table et l'embrasse de nouveau, puis sa bouche se fraie un chemin dans son cou, c'est tellement fin et le sang sous la peau rend cette partie tellemnt chaude qu'il en est ému. Mais il continue; il ne va pas se laisser intimider par un cou! D'accord jusque là il ne les léchait pas il les tranchait mais c'est pas une fiotte pour autant. Il continue son périple et descend jusqu'aux seins, il souffle dessus puis les embrasse, sa langue est super agile, à tel point qu'elle commence à gémir.

Elle est là, amputée, putain carrément démembrée de partout, édentée, les tétons percés et pourtant elle prend du plaisir avec le mec qui lui a fait subir tout ça. Syndrôme de stockholm ou désir exhacerbé dû à sa virginité? Elle sait qu'elle va mourir et rester vierge la terrifie bien plus encore. Elle aimerait pouvoir parler pour lui dire qu'il y a d'autres zones à explorer avec sa langue mais elle n'en a pas besoin. Il descend lentement le long de son ventre, léchouille mollement le nombril, continue sa descente et parmi les poils découvre le sexe encore vierge de la jeune femme. Il n'en a encore jamais vu, aucune de ses précédantes victimes n'était vierge, de ce fait la virginité lui était apparu comme une légende. Ce sexe encore neuf est une sorte de saint graal à ses yeux, une merveilleuse et inéstimable trouvaille. A tel point que son odeur, semblable à la plus délicieuse des fleur le fait presque défaillir, mais il se dit que ce ne doit être rien en comparaison à son nectar. Alors il plonge sa tête entre ses cuisses, hum pardon, ses moignons et embrasse. Sous ses baisers le sexe prend vie et son coeur gonfle tel un fruit bien juteux, prêt à exploser et à être dégusté, ce qui arrive. Il le lèche, le suçotte, l'aspire et finit par pénétrer de sa langue l'entée du vagin. La jeune femme gémit de plus en plus fort, réspire de plus en plus vite et le plaisir commence à déferler en elle lorsqu'il s'arrête.

" Si tu me prends dans ta bouche je continue"

Ce fût tellement bon et intense qu'elle hoche la tête d'avant en arrière sans même réfléchir. Il s'accroupit au-dessus d'elle et enfonce sa queue entre ses lèvres, lentement pour bien la voir disparaitre petit à petit. Mais cela lui fait trop mal, ses gencives sont encore à vif, du coup il lui injecte un puissant analgésique.

" Dans une dixaine de minutes tu ne devrais plus rien sentir. En attendant on va pas rester là à rien faire, reprenons là où je t'avais laissée."

Sa langue est un outil bien trop puissant et il est hors de question qu'elle vienne avant. Toute vierge qu'elle est elle ne reste qu'une femme. Sa main lui semble être un bon relais. Il lui écarte les moignons et étudie mieux la chose. Le clitoris est toujours gorgé de sang, et le sexe est carrément trempé, il n'avait jamais vu ça. Il glisse un doigt dedans, c'est si chaud, si humide, si agréable en somme qu'il pense y introduire sa queue immédiatement. Il secoue la tête pour se raisonner, il le fera plus tard, son rêve c'est d'abord de se faire sucer par une vivante, ensuite de la baiser. Il est perfectionniste alors il fera les choses dans l'ordre.

Le sexe est affamé, étrangement décontracté, au point qu'il en tète le doigt. Un second vient le rejoindre et l'hymen se déchire. L'homme est très fièr et ressort ses doigts pour les examiner, Il les regarde luir quelques instants puis lèche l'index avant de lui faire lécher le majeur plein de ses propres sécrétions vaginales et d'un peu de son sang. Il replonge ses doigts et tente d'y ajouter un troisième mais le vagin refuse de l'accueillir, tant pis il va chercher du lubrifiant. Le sexe et la main s'en retrouvent innondés et l'annulaire rentre désormais sans encombre, pareil pour le p'tit doigt. Elle n'en peut plus, elle secoue la tête dans tous les sens et elle hurle en langage édenté que c'est trop bon, qu'il ne doit surtout pas s'arrêter, qu'il doit y aller plus fort, lui il la soulève presque de sa main, commence à titiller l'entrée de l'anus de son pouce tout lubrifié lorsqu'il s'arrête net, encore.

" Ca y est les dix minutes sont passées!" Elle lui en veut pour la laisser en plan mais est assez excitée pour sucer le premier connard à sa porté qui lui demandera de le faire, ce qu'elle fait. Elle suce comme s'il s'agissait d'une bonne grosse sucette bien sucrée. Puis sans ses dents c'est quand même plus facile et elle s'y prend plutôt bien alors il adore évidemment. Il la tient juste par le sommet du crâne pour lui donner le rythme mais pour le reste elle n'a vraiment pas besoin de lui!

En une violente poussée il s'enfonce dans sa gorge et gîcle des années de frustrations. Surprise elle a un mouvement de recul, excitée elle avale. Au bout de quelques minutes à peine il est de nouveau d'attaque. Il s'assoit de part et d'autre de la table et l'ampalle sur lui, sans bras ni jambe elle est quand même plus légère, donc plus facile à manoeuvrer. Le gland rentre timidement, y va franchement, le reste suit et il finit par la limer ferme mais ça ne lui suffit pas, il veut tout, maintenant.

" Ca ne t'ennuie pas si je te sodomise?"
Et sans attendre sa réponse il la retourne et s'enfonce dans son cul. Elle crie de douleur et de plaisir confondus, ce qui le rend fou de bonheur mais il a du mal à progresser dans l'anus minuscule. Il se dégage donc, saisit le lubrifiant et en met sur sa bite et sur le cul de sa belle. C'est beaucoup mieux. Il lui encercle la taille de son bras gauche pour la soulever et l'incliner davantage, quant à sa main droite elle pénètre toute entière le vagin. Ils remuent dans une danse affolante et synchronisée. Et quelques instants plus tard ils gémissent de plaisir dans une parfaite symbiose de leurs deux corps emmêlés...PSHHHHH...



" - Mais qu'est ce que tu fais? Je t'ai déjà dit que la cassette de ta conception ne regardait que papa et maman. Au moins jusqu'à tes six ans, après on verra. Alors maintenant tu vas te brosser les dents, te laver les mains et veiller à bien enlever le sang et la peau sous tes ongles!

- Chérie, t'es pas un peu dure avec elle? Tu crois pas qu'elle est en âge de voir ça?

- Non, je refuse qu'elle me voit en train de pleurer, je ne veux pas la perturber et entraver son bon développement, elle est trop jeune pour le moment..."